La promesse du sabre du Fuki

Chapitre 3

Stupéfaction générale !

Fuki, Saki et les autres s’approchent avec vénération. C’est le silence général.

- Tu me considères comme un ornement, tu prends soin de moi comme d’un trésor, mais tu ne m’as jamais adressé la parole, ni questionné sur mon art.

- Je suis confus, répond Fuki. Grand-père m’avait recommandé de te protéger, ce que j’ai fait, mais il ne m’avait jamais expliqué que tu avais le pouvoir de parler.

- Alors, qu’attends-tu pour t’en servir ? Si tu ne me demandes pas, je ne peux rien pour t’aider.

C’est Saki qui ose la première.

- Epée, quel est ton nom ?

- Je m’appelle Avenir.

- Avenir, Fuki, mes amis et moi te remercions. Tu connais notre histoire ; nous sommes asservis par un prince qui, comme tous les Shoguns du Japon, ne pense qu’à faire la guerre.

- Avenir, dit Fuki, je ne veux pas me servir d’une épée pour lutter contre les exigences des Shoguns. Que proposes-tu pour notre libération, celle de nos parents ?

- Que toi, Saki, tes amis ayez confiance, foi en votre détermination, en votre volonté de faire respecter la paix dans votre village, foi en votre puissance.

- Cela fait des semaines que nous nous entraînons à une technique très efficace, mais nous ne possédons aucune épée. Comment pouvons-nous intervenir sans nous faire massacrer, se plaint Akihito, le frère de Saki.

- Je vous conseille de pratiquer un art : celui d’apprendre à esquiver l’attaque de l’assaillant. Pour cela, votre corps, vos gestes, doivent être souples, légers. Apprenez à vous mouvoir rapidement, à vous élever dans les airs, à diriger vos adversaires là où ils ne veulent pas aller. Par moi, Fuki pourra sortir vainqueur avec vous de cette situation.

- Peux-tu nous en dire plus, demande Saki, intriguée.

- Continuez à acquérir de la force physique, mais aussi découvrez la nécessité de la subtilité, et de mon côté j’initierai Fuki à mon art. Ensuite, ensemble, nous pourrons adopter une stratégie pour déstabiliser les samouraïs, qui rentreront honteux devant leur Maître.

Avenir tient sa promesse. Il enseigne Fuki à manier son épée avec légèreté, à sauter dans les arbres, à se mouvoir pour éviter adroitement les attaques. C’est un entraînement intensif, épuisant, mais qui porte ses fruits.

- Vos progrès sont remarquables, je vous félicite tous, dit Avenir à l’assemblée. Maintenant, il est temps de reprendre vos droits. Mais pas n’importe comment.

- Oui, propose Fuki, nous devons établir une stratégie commune si nous voulons gagner.

- Quelle stratégie, demande Saki ?

- D’abord, retournez près de vos familles, expliquez-leur votre initiation et convainquez-les de vous soutenir, lorsque les samouraïs vont, sur l’ordre de leur prince, à nouveau détruire vos habitations, vos champs.
En effet, le prince, depuis ce temps, est en guerre contre le Shogun, et ses samouraïs perdent du terrain.

Le prince, Furieux de ne pas posséder l’épée de Fuki commande à ses dix meilleurs samouraïs de détruire à nouveau le village, puisque de toute façon, bientôt, il va devoir le céder contre son gré et devenir lui-même un vassal de l’Empereur.

Tout le village accueille les bras grands ouverts ses jeunes gens. Ils écoutent leurs recommandations et sont remplis de confiance. Fuki et son épée sont là pour les protéger de l’assaillant.

Eux aussi se préparent à leur manière, à déjouer les plans du prince régnant.